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Intérêt et limites des modèles en sciences sociales

 

Qu’est-ce qu’un modèle ?

Les modèles sont des outils pour analyser la réalité économique et sociale. Celle-ci est en effet trop complexe (des millions d’interactions entre des millions d’agents) pour être étudiée directement. Les modèles réduisent cette complexité en sélectionnant quelques variables, quelques relations seulement, donc en faisant abstraction de très nombreuses interférences qui existent pourtant dans la réalité. La difficulté consiste à choisir les relations, les interactions, les agents les plus pertinents quant à la question posée. Un modèle est donc construit pour répondre à une question particulière (par exemple : comment expliquer la hausse du prix du pétrole ? Quel effet attendre d’une réduction du déficit budgétaire ?) et ne vaut que relativement à cette question.

Les modèles s’appuient sur des hypothèses concernant les comportements des agents d’une part (comportements de consommation ou de production, participation à une action collective) et les relations entre grandeurs économiques d’autre part (entre revenu et consommation par exemple).

Les modèles sont utilisés dans les sciences de la nature, physique, géologie, etc. Mais l’économie ou la sociologie étudient des comportements humains. Et l’être humain se caractérise par sa liberté. Comment savoir ce qu’il va faire ? Un modèle en sciences sociales ne peut dépasser ce problème que de deux façons :

  • Partir d’une vision simplifiée des motivations qui orientent les comportements humains (ce sont les modèles microéconomiques ou microsociaux). Par exemple, si vous avez déjà joué à des jeux de simulation, comme Sim City, vous savez que les Sims travaillent moins lorsque les impôts augmentent. C’est une hypothèse (discutable) faite par les créateurs du jeu.
  • Ne pas raisonner au niveau des individus mais de la société toute entière (ce sont les modèles macroéconomiques ou macrosociaux), en supposant que les choix individuels variés convergent en une sorte de choix moyen, un peu comme les passagers dans un avion peuvent bouger librement sans influencer beaucoup la trajectoire de l’ensemble.

Pourquoi construire des modèles ?

Le modèle de l’offre et de la demande (vu dans le chapitre « A quoi sert la concurrence ?») montre bien l’utilité d’un modèle économique. Le modèle cherche avant tout à expliquer et analyser la fixation des prix et des quantités échangées sur un marché concurrentiel. Les équations du modèle (ou les courbes les représentant) indiquent le niveau de l’offre et de la demande en fonction du prix et d’autres variables (par exemple le revenu où les goûts des consommateurs). Le prix d’équilibre correspond au niveau où l’offre est égale à la demande. En général, les quantités demandées diminuent et les quantités offertes s’accroissent lorsque le prix augmente. Ce modèle permet donc d’expliquer par exemple l’évolution du prix mondial de l’or : a-t-il changé à cause d’un changement de la demande ou d’une diminution de l’offre, par exemple par épuisement des gisements miniers ?

Les modèles servent à comprendre le fonctionnement de la société. Dans les sciences de la nature, la compréhension du fonctionnement des systèmes est largement fondée sur l’expérimentation. Or, les sciences sociales peuvent très difficilement expérimenter. Si un économiste pouvait distribuer 500 € à 1000 personnes représentatives de la population et voir quelle proportion de cet argent elles dépensent, puis recommencer l’expérience plusieurs fois pour vérifier que les résultats sont stables, il aurait une meilleure compréhension des forces qui gouvernent la consommation. Mais l’expérience serait coûteuse ! Les économistes remplacent donc les expériences par des travaux sur des modèles, qui permettent de simuler ce que change la variation d’un paramètre ou l’interaction de deux variables.

Les modèles servent également à la prévision. Ainsi, le fonctionnement de l’économie une fois résumé en quelques équations (une dizaine pour un petit modèle, un millier pour un modèle plus sophistiqué), il est possible de faire varier la quantité de monnaie en circulation, le taux de l’impôt sur le revenu ou le prix du pétrole pour avoir une idée des conséquences de ces événements sur l’économie. En particulier, les modèles sont utilisés pour renseigner les responsables de la politique économique sur les conséquences possibles de leurs décisions.

Travail à faire : A partir du TD « Faut-il limiter les loyers dans l'immobilier ? », montrez comment le modèle mis œuvre permet d’éclairer la décision d’un responsable politique qui souhaite résoudre la crise du logement en bloquant les prix des loyers.

 

Limites de la modélisation

Un modèle repose sur des hypothèses relatives aux comportements humains. Ces hypothèses sont forcément simplificatrices. Or, il suffit parfois de modifier un peu ces hypothèses pour modifier les conclusions des modèles.

Travail à faire : A partir de l’activité 3 du chapitre « Les organisations : lieu de conflit ou de coopération ? », montrez quelle est l’hypothèse de comportement retenue par Olson pour expliquer que des individus entrent ou non en conflit (doc 5). Montrez également qu’une modification de cette hypothèse peut modifier les conclusions du modèle.

Certains modèles souffrent d’un défaut bien différent : leurs paramètres sont calculés en observant le passé et en supposant qu’il se reproduira dans l’avenir. Or, cette hypothèse n’est pas toujours pertinente. En particulier, les périodes de crise, dans lesquelles la prévision est particulièrement importante, sont propices à des changements brutaux des comportements. La crise financière actuelle conduit, par exemple à remettre en cause un certain nombre de modèles existants.

 

Réalisme des hypothèses et confrontation aux faits

Un modèle sert à comprendre le passé, anticiper l’avenir et informer les décisions de politique économique.

En ce sens, des économistes comme Milton Friedman ont avancé qu’il importait peu que les hypothèses soient réalistes dès lors que le modèle remplissait correctement ces trois rôles. Néanmoins, retenir des hypothèses plus conformes à la réalité (par exemple des agents de taille inégale sur un marché plutôt qu’une infinité d’agents microscopiques) permet d’améliorer la qualité des modèles, c’est-à-dire sa capacité de description de la réalité.

En effet, les résultats obtenus à partir d’un modèle doivent être confrontés aux faits. En particulier aux « faits stylisés », régularités constatées empiriquement (par exemple un partage assez stable de la valeur ajoutée entre salaire et profit, voir chapitre « Quel partage des richesses créées ? »). Un modèle dont les conclusions s’éloigneraient durablement des faits constatés doit être abandonné ou révisé.

 

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