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    Synthèse - Pourquoi et comment réguler la création monétaire ?

    1. L’inflation

    Dans une économie dynamique l’instabilité des prix est la règle : baisses sous l’effet de la concurrence ou du progrès technique, hausses résultant d’une position de monopole ou d’une augmentation des coûts – matières premières importées par exemple.

    On parle d’inflation quand le niveau général des prix augmente de façon durable. Le phénomène symétrique de baisse du niveau général des prix (et des revenus) est dénommé déflation, à ne pas confondre avec la désinflation, ralentissement du rythme d’inflation. La désinflation : on appuie sur le frein, la déflation : on enclenche la marche arrière.

    En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, depuis le milieu des années 1980, la désinflation a remplacé les à-coups du début du XXème siècle (vive inflation/déflation) et l’inflation soutenue de la période des « Trente glorieuses ».

    Cette modération des prix a plusieurs causes : concurrence plus forte résultant de l’ouverture des frontières au commerce, modération salariale résultant du niveau élevé de chômage et politique monétaire restrictive conduite par la banque centrale.

    La lutte contre l’inflation est en effet un objectif prioritaire des pouvoirs publics et l’objectif prioritaire de la Banque centrale européenne, qui s'appuie en partie sur la théorie quantitative de la monnaie selon laquelle l’inflation résulte d’une croissance inconsidérée de la quantité de monnaie en circulation.

    Alors que la stabilité des prix induit des anticipations favorables des consommateurs, des épargnants et des entreprises, il est estimé que l’inflation provoque des conséquences négatives : baisse du pouvoir d’achat de la monnaie, baisse du pouvoir d’achat des titulaires de revenus fixes ou difficilement ajustables (prêteurs à taux fixe, pensionnés ou même salariés) ; perte de compétitivité extérieure.

    La déflation n’est pas plus souhaitable : en entretenant des anticipations négatives elle freine l’activité, enclenchant une spirale dépressive : par exemple, si les consommateurs pensent que les prix vont baisser, ils ont intérêt à différer leurs achats, ce qui diminue la demande présente, engendrant ralentissement économique et … baisse des prix.

    2. Les effets des politiques monétaires

    En augmentant ou en réduisant le coût du crédit, la politique monétaire régule la création monétaire des banques commerciales – puisque « les crédits font les dépôts » - mais agit aussi sur le niveau d’activité (les crédits accordés par les banques permettent de financer la consommation ou l’investissement, les deux composantes majeures de la demande).

    Dans la zone euro c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui est en charge de cette politique qu’elle conduit principalement en fixant le taux auquel les banques commerciales doivent se refinancer.

    Le taux d’intérêt fixé par la BCE, par exemple pour le refinancement, est unique au sein de la zone euro. Il peut en résulter des dilemmes quand les évolutions conjoncturelles des pays membres sont divergentes (inflation ici, récession là).

    La BCE a atteint son objectif - prioritaire selon son mandat - de stabilité des prix. Cette stabilité a été obtenue au moyen de taux d’intérêt réels élevés à certains moments.

    Le taux d’intérêt réel, qui se mesure en déduisant du taux nominal (affiché) le taux d’inflation, c’est le « prix de l’argent », coût de l’emprunt ou rémunération du prêteur. Quand ces taux sont élevés, ils ont des effets différents selon les agents économiques concernés.

    Défavorables pour les ménages jeunes généralement emprunteurs, mais favorables pour les ménages âgés souvent détenteurs d’un patrimoine immobilier ou financier. Défavorables aux entreprises qui investissent ou exportent, mais favorable aux organismes de placements financiers. D’une façon générale, défavorable aux débiteurs (ceux qui sont endettés), et en particulier aux Administrations publiques, et favorable aux créanciers. Ou encore, défavorable aux innovateurs et favorable aux rentiers.

    Alors que les années 1970 semblaient avoir invalidé la relation inverse établie par l’économiste A.W. Phillips entre inflation et chômage (période de « stagflation »), depuis la désinflation des années 80 coexistent une inflation faible et un niveau de chômage durablement élevé.

    3. L’indépendance des banques centrales

    Lorsqu’une banque centrale est étroitement dépendante de l’Etat, elle ne peut pas – sauf réglementation contraire – lui refuser des « avances » afin de financer les dépenses publiques. Ce financement monétaire des déficits publics, largement utilisé jusqu’aux années 1970, a été considéré comme une des sources de l’inflation, la liaison statistique entre degré de dépendance de la banque centrale vis-à-vis du pouvoir politique, d’une part, et inflation, d’autre part, étant avérée. Cela a conduit, à partir des années 80, à modifier les statuts des banques centrales afin de les rendre indépendantes du pouvoir politique. C’est le cas formellement pour la Banque de France depuis 1993, comme pour la BCE depuis sa création en 1998.

    Pour autant, cette indépendance n’empêche pas les débats concernant les missions de la banque centrale et l’orientation de sa politique.

    Ainsi, l’action de la banque centrale américaine (Fed) est guidée non seulement par la recherche de la stabilité des prix mais aussi le souci de favoriser la croissance et d’éviter le chômage. Quoique indépendante de l’Etat, elle n’est pas insensible à la diversité des intérêts en jeu (Etat/entrepreneurs/financiers/consommateurs/salariés).

    Au contraire, certains économistes estiment que la politique de la BCE, efficace en matière de lutte contre l’inflation, est trop étroitement subordonnée à cet objectif et néglige ses effets sur la croissance et l’emploi.

    La banque centrale a toujours la possibilité de financer indirectement les Etats, dès lors qu’elle refinance les banques commerciales qui, elles, peuvent souscrire des obligations émises par l’Etat. Mais l’intérêt que l’Etat doit offrir pour écouler ces titres d’emprunt dépend du jugement porté par les « marchés financiers » sur la qualité de la dette du pays. Cet intérêt est ainsi aujourd’hui très élevé pour des pays comme le Portugal ou l’Italie.

    Cependant, alors que les dirigeants de la BCE, mais aussi de l’OCDE et du FMI, estiment que le maintien d’une interdiction de tout financement direct de l’Etat par la banque centrale est indispensable, des économistes plaident pour que soit ouverte à la BCE la possibilité de financer directement les Etats. Le coût du financement par les Etats, et donc le prix à payer pour le redressement économique en serait ainsi réduit.

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