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    Synthèse - Relance ou rigueur : quelles politiques conjoncturelles mettre en oeuvre ?

    Pourquoi faut-il des politiques conjoncturelles ?

    Une politique conjoncturelle assure la régulation de l’économie. L’observation du fonctionnement des économies de marché fait apparaître des déséquilibres macro-économiques : des crises se produisent, le niveau des prix s’envole, le déficit extérieur se creuse, etc… En particulier, la production et l’emploi sont souvent inférieurs à ce qu’ils pourraient être. C’est particulièrement le cas depuis la crise de 2008. Le taux de chômage atteint ainsi en France les 10% de la population active aujourd’hui. Le Produit Intérieur Brut a quant à lui reculé de 2.7% en 2009. L’utilisation de l’équilibre emplois-ressources nous apprend que ce repli s’explique principalement par une forte baisse de l’investissement ainsi que par une diminution du niveau des stocks, tandis que la consommation connaissait un ralentissement.

    Le premier objectif de la politique conjoncturelle doit donc être que les ressources en travail et en capital disponibles soient complètement utilisées, ce qui veut dire la croissance la plus forte possible et l’absence de chômage. Il faut ensuite que cette croissance ne soit pas menacée par des déséquilibres tels que l’inflation ou le déficit extérieur.

    La difficulté est que ces objectifs sont souvent contradictoires. Ainsi, une accélération de la croissance oblige à recruter. Elle est donc bonne pour réduire le chômage. Mais il se peut que les entreprises aient du mal à répondre à la demande et augmentent leurs prix. De manière générale, une croissance lente s’accompagne souvent de chômage et de prix stables, alors qu’une croissance rapide va avec l’inflation et le plein emploi. La relation entre le solde extérieur et la croissance est plus compliquée : l’accélération de la croissance accroît les importations, ce qui dégrade le solde extérieur ; mais, inversement, une amélioration du solde extérieur peut être bonne pour la croissance.

    Il est fréquent de résumer l’état de la conjoncture par le « carré magique », en présentant sur un même graphe croissance, chômage, inflation et équilibre extérieur. Mais cette représentation est contestable, notamment parce qu’elle ne hiérarchise pas les objectifs. Cette question, comme toute question de choix collectif, est politique : préférons-nous un peu plus de chômage et un peu moins d’inflation ou l’inverse ? Un peu plus de croissance et un déficit extérieur accru ou l’inverse ?


    Pourquoi accepter des déficits publics en période de crise ?

    Les économistes expliquent ces déséquilibres de diverses manières. La confiance à l’égard des mécanismes du marché a longtemps dominé. Jusqu’aux années 1930, la plupart des économistes imputaient les crises aux imperfections des marchés concrets et recommandaient d’attendre que ces mécanismes ramènent la stabilité et le plein emploi. Cependant, la profondeur et la longueur de la crise de 1929 ont provoqué le doute. John Maynard Keynes a alors proposé une représentation différente du fonctionnement de l’économie, montrant qu’elle pouvait rester durablement en sous-emploi. Selon lui, seule une intervention des pouvoirs publics augmentant la demande adressée aux entreprises peut rétablir la situation dans un tel cas.

    S’appuyant sur cette vision, les gouvernements ont engagé des politiques conjoncturelles actives après la Seconde guerre mondiale. De nombreux plans de relance ont également été mis en œuvre après la crise de 2008, pour soutenir la consommation et l’investissement.

    Les politiques conjoncturelles agissent principalement sur la demande. En effet, l’action sur l’offre est forcément lente, car il faut du temps pour modifier les capacités de production d’une économie en fermant des usines, en créant des entreprises ou en achetant des machines. Or, les politiques conjoncturelles sont, par définition, des politiques de court terme, agissant à un horizon de deux à trois ans au maximum.

    En modulant la demande globale adressée aux entreprises, ces politiques agissent sur la croissance économique, l’emploi, l’évolution des prix et le solde des échanges extérieurs. Bien entendu, d’autres facteurs agissent également sur ces quatre variables, si bien qu’il faut, avant d’agir, établir un diagnostic, se demander si les déséquilibres auxquels on souhaite remédier sont liés au niveau de la demande.

    Si c’est le cas, les pouvoirs publics peuvent mettre en place une politique visant à accroître la demande globale (politique de relance) ou à la freiner (politique de rigueur). Ils disposent pour cela de deux outils principaux :

    - la politique budgétaire consiste à faire varier le solde du budget. Un déficit entraîne une demande additionnelle, un excédent réduit la demande ; Keynes a montré qu’un déficit budgétaire pouvait par ailleurs avoir un effet multiplicateur sur l’activité.

    - la politique monétaire influence l’investissement et l’épargne en agissant sur les conditions de crédit. Une baisse des taux d’intérêt peut ainsi favoriser le crédit, et augmenter la consommation ou l’investissement des différents agents économiques.


    Face à la montée de la dette, faut-il interdire les déficits publics ?

    La mise en œuvre de politiques conjoncturelles rencontre cependant plusieurs limites. Depuis plusieurs décennies, l’efficacité des politiques conjoncturelles s’est réduite du fait de la mondialisation. Une augmentation de la demande entraîne une hausse des importations, ce qui limite son effet positif sur la production nationale, tout en provoquant un effet négatif sur l’équilibre extérieur. Une baisse des taux d’intérêt destinée à favoriser l’investissement peut faire fuir les capitaux étrangers et peut donc aboutir à un effet inverse de celui recherché. Les politiques conjoncturelles sont donc surtout actives dans les pays les plus vastes et peu ouverts sur l’extérieur, ou dans des zones qui peuvent coordonner leurs politiques économiques.

    Enfin, la montée des dettes publiques introduit une nouvelle incertitude et réduit les possibilités budgétaires des Etats. La crise de 2008 s’est en effet traduite par une progression forte des dettes publiques. Or l’augmentation des déficits et de la dette, pouvant se traduire par une hausse des taux d’intérêt, peut entraîner une éviction de l’investissement privé. Si les taux d’intérêt sont même supérieurs au taux de croissance, on peut faire face à un effet boule de neige de la dette, qui augmente alors de façon cumulative.

    Les Etats sont tentés de privilégier le désendettement et le retour à l’équilibre budgétaire par des politiques d’austérité. C’est notamment le cas pour les pays de la zone Euro qui mettent progressivement en place une « règle d’or » visant à instaurer l’équilibre des finances publiques. Cette politique peut certes ramener la confiance, mais aussi avoir pour effet de freiner la croissance.

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