Objectifs :
- comprendre comment l’Etat peut influer sur la croissance par le biais du budget public
- connaître la notion de multiplicateur keynésien
Document 1 – Les dépenses publiques prises dans le circuit économique
L'idée que l'Etat peut stimuler l'activité économique en jouant sur la demande est ancienne. Les politiques de grands travaux ont par exemple été très utilisées lors de la crise de 1929, notamment aux Etats-Unis avec la Tennessee Valley Authority de Roosevelt. En effet, en commandant des travaux à des entreprises désoeuvrées, l'Etat injecte du pouvoir d'achat dans l'économie et les entreprises sont amenées à recruter des salariés qui, à leur tour, dépenseront plus. […] Cette demande supplémentaire des pouvoirs publics a donc un effet puissant sur la production, grâce au mécanisme du multiplicateur : les dépenses publiques engendrent des revenus pour les entreprises ou les ménages qui sont en grande partie dépensés; ces dépenses entraînent une nouvelle production, d'où une nouvelle distribution de revenus. […]
Cet enchaînement dépenses-production-revenus n'est évidemment pas sans limites. D'abord, tous les revenus nouveaux ne sont pas dépensés, ce qui fait que l'impact des dépenses publiques s'affaiblit peu à peu. La question cruciale est donc de savoir ce que vaut la propension marginale à consommer, c'est-à-dire quelle part d'un revenu supplémentaire les ménages vont dépenser.
A. Parienty, « A quoi sert la politique budgétaire ? », Alternatives Economiques Poche n°46, 2010
1. Résumer - Avec les cinq mots suivants, remplissez à partir du texte le schéma ci-dessous résumant l’effet multiplicateur : « dépenses publiques », « consommation et investissement », « épargne », « revenus », « production ».
2. Expliquer - En vous aidant de l’exemple du texte, expliquer économiquement ce qu’il se passe avec la flèche jaune.
Exercice 1 – Passer d’une dépense à son effet multiplicateur sur le PIB
Soit une économie dans laquelle les pouvoirs publics dépensent 100 millions d’euros de plus. Cette dépense correspond à des revenus supplémentaires qui vont être dépensés par les ménages, dont la propension marginale à consommer est de 0,8 (c'est-à-dire que 80% du revenu supplémentaire est consacré à la consommation, et 20% à l’épargne). On peut donc déduire les évolutions suivantes :
1. Calculer - Remplissez l’ensemble du tableau. N’oubliez pas l’effet de la propension marginale à consommer.
2. Calculer - Calculez la somme totale d’augmentation du PIB sur ces 5 périodes et comparez la à la dépense initiale.
3. Justifier - A partir de vos calculs, justifiez l’expression de « multiplicateur » utilisée par les économistes pour parler de ce mécanisme économique.
Document 2 – Les effets d’une diminution du déficit budgétaire de 1 point de PIB
Le Fonds monétaire international a construit un modèle tenant compte des expériences observées dans les principaux pays au cours des dernières décennies dans le but de savoir si une réduction du déficit budgétaire – impliquant donc une diminution des dépenses publiques – avait plutôt des effets positifs sur la croissance, en rétablissant la confiance dans la situation de l’Etat, ou des effets négatifs, par le jeu du multiplicateur. Le graphique suivant résume les conclusions de l’étude.
FMI, World economic outlook, Octobre 2010
N.B. en abscisse : années depuis le début de la politique de réduction du déficit.
1. Lire - Donnez la signification de la croix en faisant bien attention au détail des axes.
2. Expliquer - Quels sont ici les effets d’une réduction du déficit budgétaire sur la croissance et l’emploi ?
3. Discuter - Que nous apprennent les données du graphique sur l’existence d’un effet multiplicateur des dépenses publiques ?
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