La monnaie est un instrument économique central dans les économies marchandes, c’est un vecteur du lien social, c’est enfin un symbole du pouvoir politique.
En tant qu’instrument économique, la monnaie remplit trois fonctions : mesure de la valeur, « équivalent général » qui sert d’intermédiaire dans les échanges et réserve de valeur. Cette dernière exige une stabilité du pouvoir d’achat de la monnaie donc une stabilité des prix. La stabilité de la monnaie est aussi un facteur de confiance et de sécurité.
Dans l’histoire, les formes de la monnaie ont été multiples. Dans les économies développées, la monnaie scripturale, dépôts à vue dans les banques, constitue la majeure partie des moyens de paiement. Il importe de ne pas confondre la monnaie scripturale (le dépôt créditeur) et les instruments qui permettent de l’utiliser (chèque, Carte Bleue, virement).
La création de monnaie scripturale est décentralisée. Principalement créée à l’occasion d’opérations de crédit (« les crédits font les dépôts »), la monnaie est donc étroitement liée au financement de l’économie.
Si les banques commerciales jouent un rôle essentiel dans la création monétaire, leur pouvoir de création monétaire est limité, d’une part, par l’usage des billets de banques, dont la banque centrale a le monopole d’émission. Il est limité, d’autre part, par leurs besoins de refinancement, qui conduit la banque centrale (aujourd’hui, au niveau européen, la BCE) à exercer un contrôle par l’intermédiaire de la fixation des taux d’intérêt à court terme (« taux directeur ») sur le « marché monétaire ». Cette dernière peut d’ailleurs intervenir en « prêteur en dernier ressort » pour offrir des liquidités à des banques faisant face à des difficultés de refinancement sur le marché monétaire ou à des phénomènes de ruée aux guichets lors de paniques bancaires
Certaines « monnaies » ne circulent que dans un espace restreint ou ne remplissent que certaines fonctions de la monnaie ; des jetons circulant entre des joueurs pour comptabiliser les scores et qui seront, ensuite, éventuellement, changés en argent, par exemple.
L’ensemble des acteurs qui acceptent une monnaie en règlement d’une dette forment une « communauté de paiements ». La circulation de la monnaie dépend de la confiance que les acteurs lui accordent, en ce sens toute monnaie est « fiduciaire ». Sorte de « lien social », la monnaie peut libérer des rapports de sujetion traditionnels. Mais elle peut également être un support des inégalités sociales (inégalités de revenus, de patrimoines, de conditions de vie), ou un instrument de domination, notamment au sein des couples lorsqu’un seul des conjoints a une activité professionnelle rémunérée.
Les communautés de paiements correspondent aujourd’hui le plus souvent à des espaces politiques : un Etat = une nation = une monnaie, et sur la monnaie-papier figurent les symboles de la nation. Préserver la confiance dans la monnaie fait donc partie des prérogatives de la puissance publique. C’est ainsi pourquoi les billets de banque portent les symboles des pouvoirs temporels ou transcendants (In God we trust) ou que le faux-monnayage est sévèrement réprimé. Comme en témoignent les symboles réticulaires figurant sur les billets, l’euro est un cas particulier puisque au sein de l’espace européen, la monnaie commune a précédé le sentiment d’appartenance collective, qui reste encore culturellement et politiquement à construire.
Tous les TD de SESâme en un clin d'oeil. Consultez...
Toutes les évaluations de SESâme en un clin d'oeil. Consultez...