Objectifs :
- montrer, à partir de l’exemple du marché du travail, que la mise en relation entre offreurs et demandeurs n’est pas spontanée mais dépend du capital social des individus
- initier à la représentation de graphes pour décrire un réseau
Exercice 1 - "Q-Sort" - Les réseaux sociaux
Voici 10 propositions relatives aux réseaux sociaux :
1- Les réseaux sociaux permettent de faire des rencontres.
2- Les réseaux sociaux peuvent exister sans internet.
3- Un réseau social est un réseau d’amis.
4- un réseau social peut être constitué des personnes de votre famille.
5- les réseaux sociaux sont basés sur des centres d'intérêt communs.
6- les personnes de catégories sociales supérieures ont des réseaux sociaux plus denses que les personnes de catégories modestes.
7- Les liens créés via les réseaux sociaux « internet » sont aussi forts que ceux tissés via d'autres structures.
8- La multiplication des réseaux sur internet est le signe d'une montée de l'individualisme.
9- Les associations peuvent être vues comme des réseaux sociaux.
10- Les réseaux sociaux peuvent permettre de trouver un emploi ou un stage.
1- A partir de ces propositions, remplissez le tableau suivant :
En groupe (juste une compilation de vos résultats)
2- Faites une synthèse de vos résultats grâce à ce tableau. Par exemple si vous être 3 à trouver la proposition 1 digne de considération, vous mettrez 3 dans la case correspondante car 3 x 1.
3- Reportez vos résultats dans le tableau projeté au tableau.
4- A partir de vos résultats, mettez en évidence les points qui font consensus autour du concept de réseaux sociaux et ceux sur lesquels il subsiste des doutes, listez-les sous forme de questions.
5- Notez la sur un morceau de transparent.
Document 1 : Comment trouve-t-on un emploi ?
En 1973, Mark Granovetter publie un article intitulé «La force1 des liens faibles». Il y présente les résultats d'une enquête auprès de 300 cadres, techniciens et gestionnaires de la région de Boston (États-Unis) ayant récemment changé d'emploi. Il constate tout d'abord que la majorité d'entre eux (56%) ont trouvé leur nouvel emploi non en répondant à une annonce, mais via leurs relations personnelles. Cependant, M. Granovetter s'aperçoit que les emplois les plus satisfaisants et les mieux rémunérés ont été obtenus grâce non pas aux personnes les plus proches de l'entourage (familles, amis), mais à des collègues ou anciens collègues de travail. Autrement dit, ce sont des personnes que l'individu ne voit généralement que peu ou occasionnellement qui ont fourni les meilleurs «tuyaux». L'explication est simple mais décisive : les «liens forts» ne nous transmettent qu'une information redondante, que nous avons toutes les chances de déjà connaître puisque nous partageons les mêmes réseaux (les bons amis de mes amis sont aussi souvent mes amis). En revanche, les «liens faibles» nous connectent avec des réseaux qui le plus souvent nous restent totalement étrangers, et qui sont donc susceptibles de nous donner des informations inaccessibles autrement.
"Les théories sociologiques du Marché", in Les ressorts invisibles de l’économie – Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n° 16 Septembre-octobre-novembre 2009
1 Granovetter définit la force d'un lien comme « une combinaison de la quantité de temps, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité et des services réciproques qui caractérisent ce lien »
Document 2 : la force des liens forts.
Les enquêtes menées ultérieurement sur des échantillons représentatifs ont pu préciser certains des résultats obtenus par M. Granovetter. En France, on constate que si dans les catégories supérieures ou intermédiaires, les liens faibles ont à peu près l’effet attendu, dans les milieux modestes, ce sont plutôt les liens forts (notamment avec la famille proche, conjoint ou parent) qui sont efficaces pour trouver un emploi (Michel Forsé : « Définir et analyser les réseaux sociaux - Les enjeux de l'analyse structurale » - CNAF - Informations sociales n° 147- 2008/3)
Questions sur les documents 1 et 2 :
1) Illustrer : Donnez vous concernant, des exemples de « liens forts » et de « liens faibles ». (doc 1)
2) Expliquer : Comment l’auteur explique-t-il que les liens faibles sont les plus efficaces pour trouver un emploi aux Etats-Unis ? (doc 1)
3) Discuter: Quelle nuance le document 2 apporte-t-il à la thèse précédente ? (docs 1 et 2)
Document 3
Une enquête de l’INSEE a cherché à connaître comment les personnes occupant un emploi y avaient eu accès. Le sociologue Michel Forsé s’est efforcé d’étudier plus particulièrement le rôle du « capital social » (voir encadré). Pour cela, il a repérer quatre situations d’accès à l’emploi où jouent les réseaux : les relations familiales, les autres relations personnelles (amis par exemple), le placement par le biais de l’école ou des anciens de l’école et enfin le cas où c’est l’employeur qui a contacté le salarié. La catégorie « autre », toujours majoritaire, correspond à des démarches personnelles effectuées par le salarié (candidatures spontanées, etc.), à la réponse à une petite annonce, à une offre de l’ANPE (Pôle emploi) et à l’accès à l’emploi par concours.
Voici quelques résultats.
3.1 .Moyen utilisé pour trouver l’emploi actuel selon le niveau d’éducation
Questions :
1) Lire le chiffre 10,7, 1ère ligne (Document 3.1)
2 ) Lire le chiffre 19,2, 3ème ligne (Document 3.2)
3) Justifier : Les relations sont-elles le mode dominant d’accès à l’emploi ? (Document 3.1 et Document 3.2)
4) Analyser Qu’est-ce qui différencie les titulaires d’un diplôme « supérieur » des autres quant au type de réseau social mobilisé pour accéder à l’emploi ? (Document 3.1)
5) Expliquer : Quelle information fournit la ligne « ensemble » ? (Document 3.2)
6) Caractériser chacun des trois niveaux d’emploi quant au mode d’accès à l’emploi. (Document 3.2)
Encadré: réseau relationnel et « capital social »
« Le capital social a d’abord été étudié par les sociologues James Coleman et Pierre Bourdieu, qui en faisaient un attribut essentiellement individuel. Le capital social désigne, pour ces auteurs, le réseau de relations qu’un individu peut mobiliser pour satisfaire ses objectifs. Le politologue américain Robert Putnam, au milieu des années 1990, a remis la notion à l’honneur, dans un sens assez différent. Le capital social désigne, selon lui, l’ensemble des réseaux sociaux et des normes de réciprocité qui y sont associées. Il caractérise non un individu, mais une collectivité, et les interactions entre les membres d’une part et avec d’autres groupes sociaux d’autre part (...) »
(Julien Damon et Pierre-Yves Cusset, Département Questions sociales, Mesurer le « capital social » en France – Centre d’analyse stratégique - 18 décembre 2006 n°39)
Exercice 2 - Mini-enquête en classe.
Remplissez la fiche ci-dessous
1) En classe de Troisième, vous avez effectué un stage en entreprise. Comment avez-vous trouvé ce stage ?
- par l’intermédiaire d’un parent proche (père, mère, frère, oncle, etc.)
- grâce à une relation amicale
- grâce à une relation de voisinage
- en répondant à une annonce
- autre, précisez
2) Représentez sous forme d’un graphe la chaîne des contacts vous ayant permis d’obtenir votre stage. Vous représentez chaque personne par un point (en précisant qui il est), et vous relierez les personnes qui se connaissent par des traits, en pointillés pour les liens « faibles », et en continu pour les liens « forts ».
3) Décrivez brièvement l’emploi que vous avez occupé : type d’entreprise, nature des tâches effectuées, etc.
4) fiche d’identification : sexe, profession de la personne de référence du ménage (père ou mère)
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